Quand on voit un beau foin tout vert et qui sent bon on a envie de dire « top qualité ». Et pourtant… si les tiges sont grosses et si des épis pointent un peu partout ce foin-là a surtout gagné en fibre dure et perdu en protéines digestibles. En fait la plante a déjà « investi » dans ses graines, elle a lignifié ses tiges, elle est solide et moins tendre. Donc moins riche pour un cheval qui a besoin d’énergie et d’acides aminés. À l’inverse, un foin au stade jeune, très feuillu, tiges fines, sans épi visible, peut sembler banal… mais il offre souvent plus d’énergie et une meilleure valeur protéique. Oui, c’est contre-intuitif. 🙂

Concrètement, dans Ekiday vous allez retrouver trois profils visuels très simples à choisir à l’œil pour vous éviter les erreurs les plus fréquentes :

• Précoce – feuillu : brins fins, majorité de feuilles, aucun épi visible. Couleur plutôt verte, odeur fraîche. On choisit ce profil seulement si vous ne voyez vraiment aucun épi et que les tiges sont fines et feuillues.
• Intermédiaire – épiaison : vous voyez quelques épis, un mélange de feuilles et de tiges, des brins moyens (un peu plus épais). On sélectionne ce profil s’il y a des épis mais encore pas mal de feuilles.
• Tardif – floraison : beaucoup d’épis, tiges épaisses, peu de feuilles, couleur tirant souvent vers le jaune. On choisit ce profil quand les épis dominent et que l’ensemble paraît grossier.

Ces trois fenêtres de maturité sont là pour vous guider vers la réalité nutritive derrière l’apparence. Parce que « joli » peut être très pauvre… et « moins joli » parfois très utile.

Mais alors, qu’est-ce qui se passe dans la plante ?🌱

Au stade précoce, la graminée fabrique de la feuille : c’est tendre, riche en éléments digestibles et en protéines. Plus on attend, plus la fibre s’épaissit et se lignifie ; la plante se durcit pour porter son épi, puis sa graine. L’énergie baisse, la part de protéines diminue, la digestibilité aussi. C’est normal, c’est la vie d’une herbe. La météo joue, bien sûr (un orage peut lessiver, un soleil fort peut concentrer les sucres… puis tout peut changer avec une pluie au fanage).

Mais sans analyse, le meilleur indicateur reste votre œil : épis visibles ? Épaisseur des tiges ? Présence de feuilles ? Trois questions, trois réponses assez sûres pour ne pas se tromper de case dans l’appli. Et si vous élevez des chevaux qui « se tiennent » facilement, un foin plus tardif peut être un allié ; si vous nourrissez une poulinière, un jeune en croissance ou un cheval de sport au travail… bah un foin plus feuillu aura souvent plus de sens. 🌾

Ensuite, comment traduire ça dans Ekiday, au quotidien ? C’est simple et volontairement très terre-à-terre.
Quand vous saisissez le foin : regardez votre poignée et zoomez mentalement, est ce que vous voyez des épis, des feuilles, l’épaisseur des tiges ensuite choisissez Précoce, Intermédiaire ou Tardif. L’appli fera le reste dans le calcul de ration.

Et si un doute persiste, une petite règle pratique : on ne surestime pas. Mieux vaut cocher « intermédiaire » que « précoce » si vous hésitez, votre cheval vous remerciera, surtout si vous surveillez son état corporel.
Dernier mot important : la qualité sanitaire (pas de poussière, pas de moisissure, odeur saine) reste non négociable mais elle ne dit pas la valeur protéique. Les deux comptent, différemment.

Bref, le bon choix c’est d’abord un bon regard. Oublier un instant la couleur ou l’odeur « qui fait plaisir », se concentrer sur le stade de coupe et accepter que « tardif » ne veut pas dire « mauvais » ça veut dire autre. On nourrit des êtres vivants, avec des besoins réels, qui changent selon l’âge, le travail, la saison. Un foin peut être mauvais pour un cheval à forts besoins car faible qualité nutritionnelle et très bien pour cheval à faibles besoins.

Alors, cette semaine, je vous propose un petit test tout simple : ouvrez une botte, prenez trois poignées dans des endroits différents, étalez-les au soleil, comptez les épis, comparez l’épaisseur des tiges, cherchez les feuilles. Puis ouvrez Ekiday, et choisissez le bon profil. Votre ration n’en sera que plus juste… et votre cheval, plus serein.