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16/11/2025

Le selenium dans l alimentation du cheval

Vous ouvrez le module alimentation, vous regardez le sélénium… et la barre est en rouge. Tout de suite, on imagine un cheval carencé ou un risque d’intoxication. En réalité, la plupart du temps, ce rouge veut surtout dire : “on manque d’informations”. Voyons ça tranquillement. 🌱

On va commencer par une petite mise au point : rouge ne veut pas dire “danger immédiat”. Je sais que rouge ça fait très peur mais quand vous voyez la barre du sélénium qui passe en rouge dans Ekiday, ce n’est pas un diagnostic, c’est juste un signal.

L’application se base sur ce que vous lui donnez comme données : valeurs du foin, de l’herbe, des aliments, du CMV, des compléments. Si dans tout ça, il manque des infos sur le sélénium, Ekiday ne peut pas les inventer… donc elle calcule avec ce qu’elle a, et parfois ça donne une barre qui a l’air catastrophique alors que dans la vraie vie le cheval reçoit déjà un peu de sélénium via son fourrage ou son aliment.
Et d’ailleurs les analyses de fourrage classique ne proposent pas le dosage en sélénium, c’est une analyse en plus et tous les labo ne le proposent pas.

Mais du coup on fait comment quand on a pas cette info ? Et bien c’est exactement ce décalage qu’on veut vous aider à corriger. 🐴

Parce que si on regarde les données de référence on peut voir que les fourrages sont en général pauvres en sélénium, mais jamais “à zéro”. La plupart des foins français sont à moins de 0,1 mg de sélénium par kilo de matière sèche. Les légumineuses comme la luzerne sont un peu mieux pourvues que les graminées, mais ça reste bas. En face, un cheval à l’entretien a besoin d’environ 0,2 mg de sélénium par kilo de matière sèche ingérée. Si on prend un exemple tout simple : un cheval qui consomme 10 kg de matière sèche de foin par jour, avec un foin à 0,1 mg/kg, reçoit autour de 1 mg de sélénium par jour, là où ses besoins seraient plutôt vers 2 mg/j. Donc oui, le foin seul ne couvre pas tout… mais il apporte déjà quelque chose, et sûrement pas zéro. Et on est très loin des valeurs toxiques : pour atteindre des niveaux réellement inquiétants, il faudrait des fourrages 10 à 20 fois plus riches que ce qu’on observe habituellement. Autrement dit : dans la vraie vie, le vrai risque, c’est surtout la carence pas l’empoisonnement.🌿

Là où ça se complique, c’est quand le sélénium n’apparaît nulle part sur vos documents. Sur les analyses de fourrage de routine, il n’est pas toujours dosé. Résultat : aucune valeur n’est indiquée. Même chose côté aliments : certains fabricants indiquent clairement la teneur en sélénium, d’autres se contentent de lister seulement le cuivre, le zinc, parfois l’iode… mais pas le sélénium. Dans Ekiday, quand vous cliquez sur un aliment déjà présent par défaut vous pouvez consulter son détail nutritionnel, si la teneur en sélénium n’est pas connue la mention “non indiqué” apparaît. Ça ne veut pas dire que l’aliment n’en contient pas, ça veut simplement dire que l’info ne figurait ni sur l’étiquette, ni dans les fiches techniques du fabricant. Tant qu’on ne l’a pas, l’appli ne peut pas la prendre en compte. Si vous le souhaitez, vous pouvez d’ailleurs contacter le fabricant pour obtenir la valeur exacte et créer ensuite un nouvel aliment dans Ekiday afin de travailler avec une étiquette plus complète. 🌱

Du coup, au moment du calcul Ekiday additionne des valeurs partielles : un foin à 0 par défaut parce que le sélénium n’a pas été dosé, un aliment où le sélénium est “non indiqué”, un CMV saisi ou non… et la barre se retrouve logiquement en dessous de la zone de confort. Vous voyez du rouge, vous avez l’impression qu’il manque énormément de sélénium dans la ration et on est tenté de rajouter un complément juste pour faire remonter la couleur. Et là, on peut à force de bonne volonté se rapprocher d’un excès qui n’existait pas au départ. En plus, le sélénium des fourrages français a justement très peu de chances de dépasser les seuils toxiques donc le danger potentiel vient beaucoup plus souvent du cumul de compléments concentrés que du foin ou de l’herbe.

La bonne nouvelle, c’est que vous pouvez rapprocher le graphique de la réalité en quelques gestes simples. Côté fourrage, si votre analyse ne mentionne pas le sélénium vous pouvez entrer une petite valeur réaliste au lieu de laisser 0. Pour un foin de prairie “classique”, en France, sans particularité de fertilisation, l’ordre de grandeur est souvent autour de 0,05 à 0,10 mg de sélénium par kilo de matière sèche. Vous pouvez donc, par exemple, choisir une valeur prudente comme 0,05 ou 0,08 mg/kg de MS pour remplacer le 0. Ce n’est pas une vérité absolue, c’est un meilleur point de départ qu’un 0. Si vous avez un fourrage très riche en légumineuses (luzerne…), vous pouvez vous rapprocher du haut de cette fourchette. Et si un jour vous faites analyser votre foin avec dosage du sélénium, il suffira de mettre la vraie valeur labo à la place de cette estimation. À l’inverse, si vous utilisez un fourrage “par défaut” d’Ekiday (non modifiable), une petite valeur moyenne de 0,05mg de sélénium est déjà intégrée pour éviter justement l’illusion du zéro absolu, vous n’avez rien à changer de ce côté-là.

Côté aliments, le réflexe utile c’est de regarder l’étiquette d’un peu plus près. Si la teneur en sélénium est clairement indiquée (par exemple “Sélénium total : x mg/kg”), vous pouvez la saisir telle quelle dans Ekiday et l’application l’intégrera dans ses calculs. Si, en ouvrant la fiche d’un aliment dans Ekiday vous voyez “sélénium : non indiqué”, cela veut dire que l’information ne figurait pas sur l’étiquette ou les fiches techniques. Là, deux options : soit vous acceptez que cet aliment soit considéré comme n’apportant pas de sélénium (et vous vous appuyez surtout sur un CMV bien dosé pour couvrir les besoins), soit vous contactez le fabricant pour obtenir la valeur et recréer une fiche aliment. C’est parfois un simple mail ou coup de fil mais ça peut faire une vraie différence dans la précision du calcul. Et d’une manière générale, un fabricant qui détaille clairement les oligo-éléments sur ses étiquettes vous facilite vraiment la vie.💚

Ce qui reste le plus important c’est de regarder la ration dans son ensemble. Avant de rajouter du sélénium “parce que c’est rouge”, demandez-vous : est-ce que mon cheval a déjà un CMV complet donné à la bonne dose ? Est-ce que l’aliment que j’utilise est enrichi en sélénium, même si ce n’était pas clair au premier coup d’œil ? Est-ce que je ne cumule pas plusieurs compléments qui en apportent chacun un peu ? Parfois, en prenant cinq minutes pour lire les étiquettes, cliquer sur les aliments dans Ekiday pour voir le détail et tout saisir correctement, on se rend compte que la ration est déjà cohérente… et que c’était surtout le faux zéro du foin ou le “non indiqué” de certains aliments qui faisait peur. Et si vous avez un cheval avec un souci de santé ou un contexte vraiment particulier (terrains très atypiques, surdosage passé, symptômes inquiétants), la bonne personne pour trancher, ce sera toujours votre vétérinaire, éventuellement en lien avec un nutritionniste, avec une vraie analyse de fourrage incluant le sélénium.

En fait, l’idée générale est assez simple : le rouge n’est pas une punition, c’est une invitation à affiner les données. Si la barre du sélénium vous interpelle, vous pouvez commencer par corriger ce que la machine ne peut pas deviner seule : donner au foin une petite valeur réaliste au lieu d’un 0, vérifier votre CMV, regarder les compléments que vous cumulez, repérer les “non indiqué” dans les aliments et, si besoin, demander des précisions au fabricant. Vous pouvez simplement commencer par attribuer à votre fourrage 0,05 ou 0,08 mg/kg de matière sèche dans Ekiday, cliquer sur un ou deux aliments pour vérifier ce qui est renseigné, et voir comment la barre évolue. Souvent, le graphique devient tout de suite plus cohérent… et vous un peu plus serein. Et Ekiday est là pour vous aider à y voir clair sans dramatiser, en vous donnant des repères concrets pour ajuster la ration de votre cheval avec bon sens. 🌱📲💚

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